DESIGN CONTRE DESIGN - EXPO GRAND PALAIS
26 septembre 2007 - 8 janvier 2008
Montage de 2 pièces de mobilier |
Cette exposition est organisée par la Réunion des musées nationaux, en partenariat média avec le Figaroscope, Madame Figaro et Arte.
Depuis les années soixante et le choc post-moderne des années quatre-vingt le mot « design » est en crise. Chacun y voit ce qu’il veut et ce mot longtemps interdit dans le langage institutionnel en France connaît une telle inflation qu’il est devenu synonyme de « bien dessiné » voire « d’objet tendance ».
Design contre Design propose de confronter des objets et des meubles de l’environnement domestique de la révolution industrielle à nos jours. Plutôt que de raconter une chronologie aujourd’hui trop complexe, elle met en parallèle, juxtapose, propose des courts circuits dans le temps destinés à créer la surprise et des dialogues entre les choses. Dialogue mis en valeur par les essais du catalogue, tous transversaux : design et l’art, la mode, l’architecture, le cinéma, la bande dessinée, l’humour, le roman.
LA FORME
L’exposition débute par des rapprochements formels : la droite et la
géométrie, la courbe et le biomorphisme, jusqu’aux jeux avec la forme
qui conduisent au déséquilibre, au difforme à l’informe. Un
escalier-tabouret de bibliothèque dessiné par Joseph Hoffmann en 1903
comparé à une œuvre de Sol Lewitt, un canapé de Dannhauser en bois
(1825) juxtaposés à une chaise longue « bubble » en carton ondulé de
l’architecte Frank O.Gehry de 1979 permettent de s’interroger sur les
rapports des formes et des techniques. C’est pour un salon néo-rococo,
que Thonet a dessiné ses premières chaises qui sont devenues les
« chaises bistrot ». Et que le fauteuil dit Wassily de Marcel Breuer
(1925) doit plus sa forme aux phantasmes nomades de la bicyclette et de
la chaise de camping du 19° siècle qu’à un « bon design ».
LE CONTEXTE
L’exposition s’intéresse ensuite aux influences du contexte sur la
création industrielle : comment ce qui environne l’objet peut lui
donner corps, de l’usager lui-même - l’être humain - à la nature prise
sous ses diverses formes. De la Donna de Gaetano Pesce au Fantôme
de Roger Tallon, l’objet devient un double, un partenaire. Les végétaux
donnent leurs lignes ou leur image. Les animaux se laissent domestiquer
en bars, consoles, voire en sièges. Des grottes baroques aux tapis de
Piero Gilardi le mineral lui même donne sa note qui nous relie à nos
ancêtres les Flintstone. L’objet, récupéré depuis Duchamp, contribue
aussi à la création. Des fauteuils russes «retour à la terre » de 1880
aux accumulations des frères Campana ou de Stuart Haygarth, l’objet
industriel ou de rebut connaît une nouvelle vie.
L’ARCHITECTURE
Des meubles architecturés aux meubles habitacles, la différence
s’établit entre l’objet inspiré par l’architecture et l’objet qui se
veut architecture. Cabinets classiques de Piero Fornassetti, Tours
d’Ettore Sottsass, «Coucher de soleil sur Manhattan » de Gaetano Pesce
jouent avec les proportions et nos fantasmes de Gulliver. Mais dès que
le siège devient coque, que le canapé se replie sur lui même, il crée
une enveloppe protectrice qui nous isole et nous protège. Du siège
coque Biedermeier à la sphère d’Eero Aarnio au lit clos des frères
Bouroullec, se lit une tendance vers l’habitacle partagée par nombre
d’artistes ou d’architectes contemporains.
LES STYLES
Temps de respirations, les deux rotondes qui servent d’articulation aux
galeries évoquent la persistance des styles occidentaux ou exotiques
autour de quelques pièces phares comme le bureau Cinderella Jeroen
Verhoeven, le radiateur en rinceaux de béton de Joris Laarman ou le
canapé éclaté de Robert Stadler.
Trois pièces monumentales ancrent le parcours : un banc Iceberg de Zaha Hadid, la chambre uterus de l’atelier Van Lieshout et une Visiona de Verner Panton.
Galeries nationales du Grand Palais
75008 Paris
www.rmn.fr/galeriesnationalesdugrandpalais